Le SMS Marketing, un marché désormais trois fois plus gros que l’Emailing

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Si les consommateurs se détournent progressivement des SMS, les marques continuent de plébisciter ce canal, notamment pour une communication plus servicielle, en hausse de près de +32% en 2020 !

Apparu dans les années 90, le SMS apparaît parfois comme un levier digital en déclin. Selon les chiffres de l’ARCEP (1), publiés en janvier dernier, le pic d’activité de ce canal a été atteint en 2015, avec désormais des baisses annuelles de l’ordre de 7% et même une chute de près de 20% pour la seule année 2020.

Mais ce qui est vrai sur le segment grand public ne l’est pas forcément sur le segment professionnel, et le marché des SMS Marketing, affiche à l’inverse des croissances à deux chiffres depuis plusieurs années.

Selon le dernier baromètre du marketing mobile (2), publié chaque année par l’AF2M et la Mobile Marketing Association France, ce marché affiche même une croissance insolente de +15%, avec un volume de SMS Marketing chez Orange, SFR et Bouygues Telecom atteignant 7,7 milliards d’unités sur l’ensemble de l’année.

« La croissance à deux chiffres des volumes enregistrée en 2020 démontre toute l’importance de ce canal pour les entreprises françaises s’agissant de soutenir et développer leur activité. Et la montée en puissance des services transactionnels prouve que le marché a désormais acquis la maturité nécessaire pour identifier les cas d’usages pour lesquels le SMS s’impose comme le canal le plus efficace ». commente Jean-Philippe Gallet, Rapporteur de la Commission Messaging Mobile de la Mobile Marketing Association France.

Dans le détail, il faut toutefois distinguer le SMS Promotionnel (Publicité, drive to store), longtemps majoritaire, mais qui a connu une mauvaise année 2020 sans doute en raison des 3 confinements, et à l’inverse, le SMS de Notification (code d’accès, notifications, validation paiement, livraison,…), qui affiche une étonnante croissance annuelle de +32%, largement supérieure à L’E-Pub (+3%) ou le E-commerce (+9%) et représente désormais plus de 55% du marché du SMS Marketing.

Malgré son caractère rudimentaire, le SMS Marketing bénéficie de taux de lecture supérieurs à 90%, mais surtout d’une couverture exceptionnelle de près de 95% de la population française, désormais équipée d’un téléphone mobile ou d’un smartphone, là où des messageries plus modernes ne couvrent qu’une fraction des consommateurs.

«  A l’heure du « mobile first » voire du « messaging first», ce canal permet aux marques de s’adresser à l’ensemble de leurs clients, avec une technologie compatible avec 100% du parc de téléphones mobiles. » explique Jeremy Delrue, Responsable Europe du Sud de CM.com, l’un des principaux agrégateurs SMS mondiaux.

Evalué à 9 milliards d’unités par an en y ajoutant les volumes de Free Mobile, et avec un tarif brut pouvant atteindre les 5 centimes d’euros, c’est donc potentiellement un business de l’ordre de 400 millions d’euros que se partagent les 4 grands opérateurs et la vingtaine d’agrégateurs SMS qui évoluent sur le marché français.

A titre de comparaison, c’est près de trois fois plus gros que le marché de l’eMailing, évalué en 2020 en France à 110 millions d’euros par le SNCD (3), et près de 148 millions d’euros par le SRI. (4)

Reste à savoir si la montée en puissance des messageries privées comme WhatsApp, Messenger ou Snapchat, qui s’ouvrent progressivement à la publicité et au CRM, remettra en cause la dynamique du SMS Marketing, un canal digital injustement méconnu mais qui reste visiblement plébiscité par de nombreuses marques.

(1) https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-publications-chiffrees/observatoire-des-marches-des-communications-electroniques-en-france/marche-des-communications-electroniques-en-france-t3-2020.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=SMS__ARCEP&utm_medium=email

(2) https://www.mobilemarketing.fr/publication/barometre-2020-du-messaging-mobile/

(3) https://www.sncd.org/nos-publications/nos-dernieres-publications/

(4) https://www.sri-france.org/etudes-et-chiffre-cles/observatoire-de-le-pub-sri/25eme-observatoire-de-pub/