Emmanuelle LENEUF – @FlashTweet

Emmanuelle Leneuf FlashTweet

Lors du BlendWebMix 2018 à Lyon, j’ai eu l’occasion de rencontrer Emmanuelle LENEUF créatrice  en 2015 du premier média sur Twitter. Trois ans et 50K abonnés  plus tard, le média a trouvé sa place sur le marché et devient une référence. En Décembre 2018, Emmanuelle LENEUF a reçu le Grand Prix Social Media en influenceur B2B. Découverte de son univers au quotidien et  de son investissement dans l’éducation avec Flashtweet Edu.

 #FlashTweet :  LA  matinale Digitale sur la transformation numérique

 @FlashTweet c’est chaque matin un RDV 7:30  sur la #TransfoNum en 10 tweets.  Tous les détails dans notre retour sur le BlendWebMix.

Quel est ton ton parcours ?

Je suis journaliste. Avant de créer @FlashTweet, je travaillais à La Lettre de l’Expansion. Notre lectorat était abonné et recevait directement nos derniers articles. Ce média était low tech, et je voyais bien que nous devions prendre le virage du digital.

Il y avait juste un site internet et c’était géré comme une newsletter standard. Pourtant on faisait de l’info quotidienne. Chaque jour c’était un combat pour aller chercher 5 infos inédites (ligne éditoriale). Au final 40% de notre lectorat était déjà au courant via les réseaux sociaux .

J’avais un compte Twitter que je n’utilisais pas car je n’avais aucune raison d’être sur ce Réseau social. Mon média étant sur abonnement, mes infos étaient réservées à mes abonnés, et je ne pouvais pas les partager.

 

Pourquoi faire un média sur les réseaux sociaux ?

Je pense  que les réseaux sociaux sont en train de transformer l’ensemble de la société, la façon dont les gens se connectent, s’informent, achètent, vendent…. Comme internet dans les années 1999. On le voit bien, la 1ere chose que tu fais quand tu te lèves le matin est de regarder ton smartphone. Ton point d’entrée n’est plus le site internet, mais le réseau social, qu’il soit FB, @, LK, ou insta. Ce dernier s’est beaucoup développé cette dernière année, ma communauté y est également.

Partant de là, je me suis dit qu’il fallait que j’aille sur @ parce que c’est le réseau du live, de l’info, de la news,..tout ce qui se passe en temps réel. C’est la ligne AFP de l’AFP. Au final c’est comme une caverne d’Alibaba géante, avec une masse d’information qui fait beaucoup de bruit…et qu’il faut trier pour trouver la bonne info.

 

Comment on se forme pour lancer un média sur twitter ?

Je ne me suis pas formée au sens classique du terme. J’ai fait du « test & learn ». Je suis arrivée sur twitter  en souhaitant comprendre comment fonctionnent les réseaux sociaux, les interactions, les cercles. Je suis autodidacte, je me forme sur le tas. Pour passer de journaliste à entrepreneuse du digital, j’ai du tout apprendre : le marketing, le business dvt…comme tous les entrepreneurs.

Dans mon envie de créer un média, je voulais absolument qu’il y ait un volet réseau social. Il y a beaucoup de médias qui s’adressent aux décideurs mais pas aux entrepreneurs.

T’es tu faite accompagnée par une structure pour monter ton projet ?

Je ne me suis pas faite accompagnée par une structure ou un incubateur. Au départ je me suis heurtée à des freins : lever des fonds lorsque tu es une femme, c’est toujours plus compliqué.  J’étais connue auprès des décideurs, mais pas auprès du grand public. Je décide de retourner aux fondamentaux, et j’arrive sur twitter. Je fais le constat de l’infobésité, de la peur de manquer des infos, et du manque de tri dans ce qui arrive.

 

FlashTweet à 7H30 c’est l’essentiel de l’information en 10 tweets.

 Il s’agit d’un rendez-vous que je donne chaque matin à mes follovers. C’est moi qui gère et même si je suis malade, je suis présente. Ce ne sont pas 10 tweets balancés comme ça selon mon humeur.

FlashTweet c’est un rubriquage avec l’essentiel de l’information et un gros enjeu : recherche d’information, identifications des sources. Je cherche une aiguille dans la botte de foins : l’info qui n’a pas été révélée, le scoop comme dans mon métier de journaliste.

C’était évident pour moi que je devais le lancer, alors je l’ai fait. Avec cette communauté qui était là au rdv, que je ne connaissais pas, mes followers, mes ambassadeurs qui sont arrivés.

Tes ambassadeurs, qui sont-ils, si tu peux les citer ?

Les tous premiers, mes early adopters ce sont  karine LAzimie, Beatrice Judel , Bénédicte Tillois , Solène Legros, Sandy Becky, Merete Buljo. Beaucoup de femmes  au début mais aussi des hommes :  Eric Debraye, Arnaud Potir , Hugo Vermot, Nicolas Antonini, Philippe Fraysse.

En réalité, ma communauté est constituée d’autant de femmes que d’hommes, mais les femmes interagissent plus.  Les femmes se sont senties légitimes du fait que ce soit une femme qui ai créée Flashweet.

Je ne les connaissais pas, ils m’ont lancée.

Ces ambassadeurs avaient leur propre légitimité, audience, communauté, ils étaient là depuis longtemps dans l’écosystème. 1er contact via Twitter, puis des interactions tous les jours. Ils trouvaient l’idée tellement géniale qu’ils la faisaient connaitre  à leurs followers.  C’’est aussi ça le succès du FlashTweet, ces gens qui se mobilisent, cette appropriation par des ambassadeurs, et ce rdv sur twitter tous les matins, comme si on se retrouvait à la machine à café .

L’humain est au cœur du réseau social, il est créateur de lien, il interpelle, interagit.Le réseau social est devenu un média créateur de liens et de belles rencontres.

Qu’est ce que tu as envie de dire à ta communauté, tes ambassadeurs ?

Que sans eux, ça n’a aucun intérêt, c’est ça qui me fait lever le matin. Ils me portent, ils m’ont fait décoller et c’est pour eux que je vais chercher la bonne information, que j’ai créé des évènements. C’est mon moteur.

Je leur apporte ce qu’ils demandent et en échange ils le partagent.  Ils me disent «  c’est génial ce que tu fais », « tu me rends service «  et ça me fait plaisir car c’est ça les valeurs de FlashTweets : l’écoute, l’empathie.   Et quand ils se rencontrent dans la vraie vie (lors des flashapéros par exemple), ça fait des belles rencontres et ça matche parce qu’ils s’intéressent aux même choses.

 Tu as mis en place des partenariats avec des entreprises. Il y a-t-il des secteurs d’activité qui sont particulièrement ouverts ?

 Ceux qui m’ont fait confiance au tout début c’est

  • BNP Paribas avec Sandrine Delage , qui a bien compris les enjeux autour du FlashTweet
  • La Banque Postale qui m’a fait travailler sur des évènements co-construits. On a fait des live ensemble. 500 000 personnes ont vu une vidéo live sur Periscope dans laquelle on parle innovation avec Remy Weber, pdg de la banque postale.

Il y a encore du chemin à faire, je rencontre encore des gens qui me demandent « ce que tu fais à part twitter » ? Justement, je ne twitte pas.

Emmanuelle LENEUF.

 

Dans la force de cette communauté, FlashTweet a crée plusieurs choses :

  • Il a contribué à #i4emploi, créé dans une DM. Tous les jours, FlashTweet a lancé le « mouvement » créé collectivement, en  taguant des personnes qui nous suivent au quotidien : Nikos Aliagas, Laurence Parisot…Cette news a été  reprise par la communauté, qui s’est mobilisée pour sauver une usine.
  • Avec Merete Buljo et les Digital Ladies nous travaillons pour favoriser la mixité sur les métiers du numérique. Un livre blanc a été être remis à Mounir Majhoubi (Secrétaire d’Etat au Numérique)  au mois de décembre 2018, avec des pistes de travail. Tout ceci est né dans la communauté du FlashTweet.

#FlashTweet Edu Pour les écoles

C’est une initiative créé avec une professeur doc  à Montrésor,  un petit village près de Tours . Elle m’a contactée via twitter en message privé et m’a soumis une idée. Il s’agit  de faire comprendre aux élèves ce qu’est un média, un média social, de s’approprier une écriture sous contrainte, une ligne éditoriale…

Les élèves réalisent une veille toute l’année sur des sujets/projets pluridisciplinaires mixant plusieurs profs. Dans le cadre de la semaine de la presse, je vais les voir, je leur raconte la saga du FlashTweet autour de l’info, on les mets en atelier, on leur explique la ligne éditoriale. Et ils créent leur propre FlashTweet, avec le Bonjour, les Rubriques. C’est une école pilote qui a ensuite fait des petits, et plusieurs écoles l’ont ensuite mis en place.

C’est la force de twitter de m’avoir permis de rencontrer cette femme, Nadia Lépinoux-Chambaud . Avec elle nous avons créé ce projet qui me donne beaucoup de fierté, en contribuant à l’éducation de nos collégiens (3ème).

FlashTweetEdu : une une reconnaissance à l’internationale

  • Nous avons été sélectionnés à la 7ème conférence internationale sur l’éducation aux média Elle se tenait à Kingston en Jamaïque en 2017 par un jury dans la catégorie média qui innove dans l’apprentissage. J’ai fait une keynote en anglais auprès de personnes du monde entier. C’était très impressionnant. En savoir plus
  • Digital Skills Award, à Bruxelles: accélérer sur le numérique, en faisant connaitre des initiatives innovantes sur le sujet. Nous avons été finalistes dans la catégorie Education. En savoir plus

c’est un projet qui me tient à cœur et qui a aujourd’hui cette reconnaissance à l’étranger.

Bravo Emmanuelle pour ces résultats et merci beaucoup pour ton temps et ta disponibilité lors de cette interview.