Anthony Rochand et le marketing d’influence

marketing d influence
 

Dans la première partie de cet entretien « devenir un expert en communication d’influence », nous avons parlé avec Anthony Rochand, sur les moyens de se former pour devenir Community Manager. Dans cette deuxième, nous parlerons de l’avenir du marketing d’influence.

Faut-il investir dans les marketing d’influence et sur les médias sociaux ?

Avant, les médias sociaux étaient le canal où on pouvait faire sa communication gratuitement. Est-ce que c’est encore le cas ?

Il faut un budget. Il faut que ça soit inclus dans un budget marketing – on ne pourra pas se passer des ads. Pour amorcer la communauté et la faire grandir, il faudra investir. C’est un état de fait.  Et c’est aussi Facebook, avec ses algorithmes, qui nous fait bien comprendre qu’il faudra bien payer pour pouvoir être visible.

Mais à côté de ça, il faut changer son fusil d’épaule et avoir d’autres comportements. On doit mettre en face d’autres contenus, d’autres accroches et la clé est de varier ses contenus. C’est ce qu’on essaie d’inculquer chez LEW. Plus on varie les contenus, plus on aura des chances d’être visibles et de développer une communauté.

Les outils sont bien, les entrepreneurs peuvent le faire seuls, mais il faudra les former. Chez LEW, on est à mi-chemin entre la transmission de savoir et l’opérationnel. C’est-à-dire qu’on va créer la stratégie avec eux, PME et TPE. On va au départ mettre le côté opérationnel en place, et faire pour eux. Mais petit à petit, on va leur transmettre le bébé, les former pour qu’ils puissent être eux-mêmes opérationnels à 100%.

Est-ce que c’est rentable d’investir dans les médias sociaux ?

Si on a une vraie stratégie derrière, oui c’est rentable. Tout dépend des objectifs. Est-ce qu’on est dans un objectif de branding pur ? Est-ce qu’on a un objectif de CA aussi ? Sachant qu’on ne pourra pas générer de CA ou générer des prospects, si la marque ne possède pas de visibilité.

Les influenceurs

Aujourd’hui les influenceurs ne sont plus les « pairs » qui parlent d’une marque ou d’un produit en toute transparenc. Souvent ils sont payés, par les marques. Est-ce que c’est un métier qui est encore crédible ?

C’est une vaste question dans le monde du marketing d’influence. Aujourd’hui, le mot influenceur est galvaudé, on parle plus facilement du leader d’opinion. On est plus avec des individus qui sont très connectés. Ils sont des vrais leaders d’opinion sur un marché de niche. Ils sont une vraie expertise et c’est plus là-dessus qu’il va falloir compter.

Il y a de plus en plus d’entreprise B2B qui font appel à ses leaders d’opinion car ils sont dans un marché très précis. Il s’agit des micros ou nano-influenceurs qui arrivent à avoir, en proportion, plus d’engagement que des macro ou des méga-influenceurs.


Aujourd’hui, on a un phénomène d’influence fatigue parce que les gens ont marre de voir tous ces placements produit. Il y a du fake aussi : il y a pas mal de faux influenceurs qui se sont engouffrés dans la brèche avec l’appât du gain.
Il faut s’assurer qu’il y a réellement de l’influence et de l’engagement et je pense qu’il faut aller vers ce petit travail d’investigation quand on choisit ses leaders d’opinion.

Revenir à l’humain

Aujourd’hui, avec l’automatisation, l’entreprise peut-elle vraiment créer un lien avec sa communauté via les réseaux sociaux ?

Il faut que l’entreprise reste authentique. Le fait d’automatiser c’est bien, on va pouvoir se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, mais il faut faire attention de ne pas tomber sur l’automatisation à outrance.

Je pense qu’il faut garder les outils digitaux, ils sont très bien : il faut arriver à s’en servir, à se former dessus, mais il faut garder quand même une authenticité. Je pense que le lien entre les deux se fait et est possible (nous y parvenons).
Aujourd’hui, on ne va pas tout automatiser à 100%. C’est bien de planifier des publications : ça permet de gagner du temps, ça permet d’optimiser sa communication, mais on a aussi des news fraîches qui arrivent. Les news, on ne peut pas les automatiser – il faut garder aussi cette authenticité et le fait de le délivrer de manière fraîche avec un vraie accroche et de faire participer sa communauté, et ça on ne peut pas l’automatiser.
Plus on arrive à être sincère et authentique, plus on va donner une plus-value à sa communauté et moins on va la lasser et plus on va la fédérer.

Quel avenir pour pour ton métier ?

Sur 2019 -2020, ce qui va jouer sur le marketing d’influence des marques c’est qu’elles se devront d’être authentiques, sincères et ne rien cacher. De l’autre côté, il faudrait que les leaders d’opinion aient cette sincérité et cette authenticité pour pouvoir travailler avec la marque et avoir ce bon feeling pour pouvoir délivrer le bon message auprès de leur communauté.
On revient aux bases, on ne ment pas sur son produit, sur son savoir-faire, on n’essaie pas de montrer qu’on sait faire des choses alors que ce n’est pas le cas : on est vraiment sur le vrai. On montre ce qui se passe dans l’entreprise, on montre ce qui se passe lors de nos événements et on le fait avec sincérité.

Pour un meilleur marketing d’influence, on replace l’humain au centre.

Anthony RochandJe pense que la bulle ne va pas se dégonfler, on est trop loin, il y a énormément des choses qui se sont passées. Les métiers du web et de l’influence ont de beaux jours devant eux. On est en pleine transformation, cependant ça peut être un peu compliqué parce que ça va très vite. Il va falloir se doter d’outils, se former énormément.
Avoir une multitude de compétences, être multidisciplinaire parce que le web a aussi ses arborescences et il faudra être multi tâches, se former sans arrêt, même si on a des années d’expérience.
Le web c’est bien, c’est une manière d’aller plus vite, mais il faut juste faire attention à être soi-même, garder son ADN de départ. Il faut être toujours dans cet esprit de partage, donner de conseils, de l’information utile à des entrepreneurs et aux autres acteurs. Je pense que c’est qui fera avancer les choses : le partage.