Le réseau social professionnel donne un coup d’accélérateur à sa stratégie vidéo en lançant BrandLink, un programme qui partage ses revenus publicitaires avec les créateurs.
Une nouvelle ère de la monétisation sur LinkedIn
Longtemps cantonné à une vitrine B2B sobre et codifiée, LinkedIn fait évoluer son modèle en profondeur. Le réseau social détenu par Microsoft vient d’annoncer le lancement de BrandLink, une nouvelle initiative qui permet aux créateurs de contenu vidéo de toucher une part des revenus publicitaires générés sur leurs publications. C’est la première fois que LinkedIn ouvre ainsi sa plateforme à un système de monétisation directe pour les créateurs, à l’image de ce que proposent déjà YouTube, TikTok ou Instagram.
Objectif assumé : attirer des talents tout en séduisant les marques à la recherche d’un environnement premium pour leurs campagnes. Et les premiers noms annoncés donnent le ton : Steven Bartlett, Rebecca Minkoff, Candace Nelson ou encore Guy Raz, tous figures reconnues dans le monde entrepreneurial et créatif, figurent déjà parmi les premiers participants.
Une poussée vidéo bien réelle
Ce tournant stratégique ne sort pas de nulle part. Selon les données de la plateforme, la consommation de vidéos sur LinkedIn a grimpé de 36 % en un an. Une tendance qui pousse le réseau à renforcer ses investissements dans ce format, désormais incontournable. En coulisses, LinkedIn préparerait même un fil d’actualité vidéo vertical, dans l’esprit de TikTok, pour mieux répondre aux habitudes de navigation des utilisateurs.
Le message est clair : la vidéo n’est plus un simple complément sur LinkedIn. Elle devient un levier central d’engagement, et potentiellement, une source de revenus pour toute une génération de créateurs professionnels.
Des formats publicitaires alignés sur l’expertise
BrandLink ne se contente pas de copier les modèles existants. Sa promesse repose sur un alignement fin entre les marques et les contenus, dans un cadre professionnel contrôlé. Les publicités sont insérées avant les vidéos, mais toujours associées à des publications de créateurs identifiés comme sérieux, experts ou influents dans leur domaine.
Pour les annonceurs, l’avantage est double : toucher une audience qualifiée, dans un contexte de confiance, tout en bénéficiant des outils de ciblage précis propres à LinkedIn. Une approche qui semble déjà convaincre les spécialistes du marketing B2B : 94 % d’entre eux estiment que la vidéo améliore leur retour sur investissement, selon une étude citée par la plateforme.
Miser sur la qualité, pas la viralité
Contrairement aux plateformes sociales grand public qui misent sur le buzz, LinkedIn veut ancrer sa stratégie dans la qualité. Pas de chorégraphies ou de challenges ici : le réseau préfère mettre en avant des formats plus approfondis, des témoignages, des analyses, ou des partages d’expérience professionnelle. Le tout porté par des créateurs qui savent raconter des histoires avec du fond.
Ce positionnement unique pourrait bien devenir son principal atout. Car dans un environnement où la saturation publicitaire et la défiance envers les influenceurs grandissent, LinkedIn mise sur la crédibilité et la pertinence des contenus pour bâtir un écosystème pérenne.
Vers une nouvelle économie des créateurs professionnels ?
Avec BrandLink, LinkedIn amorce une bascule. Le réseau ne se contente plus d’héberger du contenu : il devient une plateforme active dans l’économie des créateurs, en leur offrant à la fois visibilité et revenus. Un virage qui pourrait redéfinir les rapports entre influence, expertise et monétisation dans le monde professionnel.
Reste à voir si les créateurs répondront présents, et si les marques joueront pleinement le jeu. Une chose est sûre : LinkedIn ne veut plus être qu’un simple réseau de CV en ligne.