L’avenir de TikTok aux États-Unis s’assombrit à mesure que l’échéance approche. Faute de négociateur désigné pour mener les discussions, le processus de décision stagne, plongeant l’application et ses investisseurs dans l’incertitude.
Une paralysie administrative qui freine les discussions
Les tractations autour de TikTok souffrent d’un manque criant de leadership. Initialement pressenti, le secrétaire au Trésor Scott Bessent, qui dirige le Committee on Foreign Investment in the United States (CFIUS), n’a pas été officiellement nommé pour piloter ces négociations. Le vice-président Vance semble désormais être envisagé pour ce rôle, mais sans confirmation, l’incertitude persiste.
Ce flou administratif entrave toute avancée, retardant d’éventuelles acquisitions ou solutions alternatives. ByteDance, la maison mère de TikTok, se retrouve dans une impasse, incapable d’anticiper un transfert conforme aux exigences réglementaires américaines. Sans un interlocuteur clair, les acheteurs potentiels restent en suspens, paralysés par les risques juridiques et l’inaction politique.
Une pression légale qui s’intensifie
Si TikTok n’est pas encore officiellement interdit, la menace plane. Certaines entreprises américaines, comme Apple et Google, avaient craint des sanctions en maintenant l’application sur leurs plateformes. Un sursis a été offert lorsque la procureure générale Pam Bondi a assuré qu’aucune mesure punitive ne serait prise à l’encontre des intermédiaires tant que la situation ne serait pas clarifiée.
Cependant, cette accalmie reste fragile. Une proposition de prolongation de 270 jours, portée par le sénateur Markey, est à l’étude mais n’a pas encore abouti. Le débat sur l’autorité présidentielle à modifier ces délais complique encore davantage l’issue de ce dossier.
Des tentatives d’acquisition qui peinent à aboutir
Plusieurs investisseurs ont manifesté leur intérêt pour racheter TikTok afin d’éviter son bannissement. Des figures inattendues comme le YouTuber MrBeast et l’entrepreneur Jesse Tinsley se sont positionnées, mais leurs chances de succès apparaissent minces face aux obstacles réglementaires et politiques.
L’idée d’un rachat via un fonds souverain américain, soutenue par Donald Trump, a également émergé. Bien que l’ancien banquier de Morgan Stanley, Michael Grimes, ait été évoqué comme potentiel acteur clé de cette initiative, de nombreux experts doutent de la viabilité économique d’un tel plan dans un contexte de dette publique massive.