Meta sous le feu des critiques de la part des ONG européennes

Meta sous le feu des critiques de la part des ONG européennes

Plainte déposée par l’UFC-Que Choisir et autres organisations

Le 1er mars 2024, l’UFC-Que Choisir et d’autres organisations européennes de défense des consommateurs ont déposé une plainte auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Selon ces ONG, l’offre payante de Meta est un écran de fumée destiné à détourner l’attention du consommateur sur le traitement illicite de leurs données personnelles. Les utilisateurs doivent ainsi choisir entre accepter que leurs informations soient utilisées à des fins publicitaires ou opter pour un abonnement sans publicité, plus coûteux.

Consentement impossible ?

Pour les organisations à l’origine de la plainte, les consommateurs ne seraient pas en mesure d’évaluer l’étendue ou les conséquences des opérations de traitement des données effectuées par Meta. Ainsi, elles dénoncent un consentement inadéquat, illusoire et inefficace, qui rendrait le choix proposé aux utilisateurs invalide.

Des technologies « espionnes » pointées du doigt

Les ONG reprochent également au géant américain l’utilisation de technologies dites « espionnes », présentes dans une majorité d’applications et de sites web, permettant de profiler constamment les utilisateurs. Ces technologies analyseraient en temps réel leur localisation, personnalité, comportements, attitudes et émotions, pour les utiliser à des fins publicitaires ou autres. Selon l’UFC-Que Choisir, cela ne respecterait pas les exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui prévoit que la collecte de données doit être limitée à ce qui est strictement nécessaire.

L’action en justice de l’association Noyb

Parallèlement à cette plainte déposée par différentes organisations, l’association Noyb, dirigée par le militant autrichien Max Schrems, a rapidement engagé une action contre Meta. Elle accuse également le géant américain de continuer à violer le droit européen en matière de protection des données personnelles.

La réaction de Meta face aux accusations

Face à ces critiques et actions en justice, Meta se défend en affirmant que son offre sans publicité prend en compte les récents développements réglementaires et les orientations partagées par les principaux régulateurs et tribunaux européens au cours des dernières années. L’entreprise semble donc s’appuyer sur les initiatives prises pour se conformer aux attentes des autorités en matière de protection de la vie privée.

Les prochaines étapes de cette affaire

Le Comité européen de la protection des données est actuellement en train d’étudier l’offre de Meta et devrait fournir un avis sur sa légalité dans les mois à venir. Les décisions issues de cette étude et des actions en justice engagées auront des conséquences majeures sur la manière dont Meta et d’autres entreprises de la tech pourront exploiter les données personnelles des utilisateurs européens à l’avenir.

Quelques conseils pour protéger ses données personnelles

En attendant que cette affaire soit résolue, il est possible de prendre certaines mesures pour limiter l’exploitation de ses données par Meta ou d’autres acteurs du web. Voici quelques conseils :

  • Passez en revue les paramètres de confidentialité de votre compte Meta et ajustez-les selon vos préférences.
  • Installez une extension de navigateur, telle que Privacy Badger, qui bloque le suivi publicitaire et les technologies « espionnes ».
  • Mettez régulièrement à jour vos logiciels et applications, afin de bénéficier des dernières fonctionnalités de protection des données et de sécurité.
  • Évitez de partager trop d’informations personnelles sur les réseaux sociaux et les forums en ligne.

La prise en compte de ces recommandations peut contribuer à limiter la collecte et l’utilisation de vos données personnelles sur internet, tant que la situation juridique de Meta et d’autres entreprises dans ce domaine reste incertaine.