Meta envisage de réduire le coût de ses abonnements sans publicités pour Facebook et Instagram en Europe

Meta envisage de réduire le coût de ses abonnements sans publicités pour Facebook et Instagram en Europe

Sous pression des régulateurs européens, Meta réagit

Suite aux discussions avec les autorités de protection de la vie privée, le groupe Meta a proposé mardi 19 mars de réduire de près de moitié le coût mensuel de l’abonnement sans publicités pour Facebook et Instagram. Le coût passerait ainsi de 9,99 euros à 5,99 euros, selon Reuters. Dans un contexte où les règles européennes sur le traitement des données personnelles limitent sa capacité à personnaliser les publicités pour les utilisateurs sans leur consentement, cette offre permettrait à Meta de se conformer tout en conservant une source de revenus. Cependant, de nombreux critiques dénoncent cette nouvelle formule, accusant Meta de faire payer les utilisateurs pour protéger leur vie privée.

Deux plaintes contre Meta pour violation du GDPR

En effet, deux plaintes ont été déposées ces derniers mois par huit pays différents. Dans les deux procédures, le groupe américain est accusé de violer le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Plus récemment, le vendredi 15 mars, 39 députés européens ont critiqué cette option payante dans une lettre adressée à Meta : « Nous demandons instamment à votre entreprise d’abandonner le modèle ‘payer ou accepter’ et de se conformer aux principes du RGPD en respectant les droits fondamentaux des citoyens de l’UE ». La baisse du prix de l’abonnement est la manière pour Meta de répondre à ces critiques. « Nous avons donc proposé de ramener le prix de 9,99 euros à 5,99 euros pour un seul compte et de 4 euros pour tout compte supplémentaire », a déclaré Tim Lamb, avocat de Meta lors d’une audience à la Commission européenne mardi.

Une proposition suffisamment convaincante ?

« Ce tarif est de loin le plus bas qu’une personne raisonnable devrait payer pour des services de cette qualité », ajoute Tim Lamb. Cependant, certains restent sceptiques quant à la démarche du géant des réseaux sociaux : « En réalité, cela n’a rien à voir avec l’argent ; le problème est l’approche ‘payer ou accepter' », a réagi Max Schrems, activiste à la tête de l’organisation NOYB. Le Comité européen de protection des données, qui rassemble toutes les autorités de protection des données européennes telles que la CNIL française, doit donner un avis sur le nouveau modèle payant de Meta dans les prochains jours, selon Politico.

L’opinion des utilisateurs : êtes-vous prêts à payer pour préserver votre vie privée ?

Voici quelques opinions recueillies auprès des utilisateurs :

  • Pour une personne ne disposant pas de Facebook, il semble normal de payer pour un service, même s’il s’agit d’un service public, et d’autant plus pour un service privé.
  • Selon d’autres, pourquoi ne pas appliquer ce modèle aux chaînes de télévision comme Canal +, où l’on paie sans publicités et sans pub on paie ?
  • Certaines personnes ne comprennent pas vraiment les accusations portées contre Facebook, estimant qu’ils devraient pouvoir appliquer la politique tarifaire qu’ils souhaitent.

Un dilemme pour Meta : trouver un compromis entre profits et respect de la vie privée

Dans un contexte où le modèle économique dominant des réseaux sociaux repose sur la monétisation des données personnelles, il peut s’avérer complexe de satisfaire à la fois les régulateurs et les utilisateurs. En mettant en place cette nouvelle formule d’abonnement, Meta cherche clairement à apaiser les tensions avec les autorités européennes tout en préservant ses revenus. Néanmoins, l’avenir nous dira si cette initiative suffira à calmer la controverse autour de la gestion de la vie privée par le groupe Meta. La question demeure également de savoir si les internautes européens sont prêts à mettre la main à la poche pour préserver leur confidentialité sur ces plateformes.