Free Mobile tourne la page de la 3G pour mieux préparer l’ère du très haut débit

Free Mobile tourne la page de la 3G pour mieux préparer l’ère du très haut débit

Free Mobile enterre définitivement sa 3G. Un virage stratégique qui accélère la modernisation du réseau français, tout en rebattant les cartes entre opérateurs.

La 3G, c’est fini — ou presque. L’opérateur de Xavier Niel a décidé de couper court à sa propre infrastructure 3G, un choix aussi technique qu’économique. Plutôt que de continuer à entretenir un réseau vieillissant, Free Mobile s’appuie désormais sur l’itinérance d’Orange pour les abonnés restés sur cette technologie. Cette transition, validée par le régulateur, marque une étape clé avant la disparition complète de la 3G en France, prévue pour fin 2028.

Pourquoi Free Mobile a choisi d’abandonner la 3G

Le maintien d’un réseau 3G autonome coûtait cher et ne répondait plus aux besoins actuels. En misant sur l’accord d’itinérance renouvelé avec Orange, Free s’offre une transition fluide vers la 4G et la 5G, sans rupture de service. Cette manœuvre permet aussi à l’opérateur d’alléger sa facture énergétique et de concentrer ses efforts sur les technologies plus récentes.

Pour ses abonnés, le changement est toutefois notable : les téléphones limités à la 3G passent intégralement par le réseau d’Orange, avec un débit plafonné à 384 kb/s. La différence de performance est nette — navigation ralentie, streaming difficile, appels en ligne parfois instables. De quoi pousser naturellement à l’adoption d’appareils compatibles 4G ou 5G.

Un avantage concurrentiel qui agace

Cette sortie anticipée du réseau 3G crée un certain déséquilibre dans le paysage télécom. Les autres opérateurs doivent encore entretenir leurs infrastructures, tandis que Free se libère de cette contrainte. En se débarrassant plus tôt de la 3G, l’entreprise prend une longueur d’avance dans la modernisation de son réseau et dans la maîtrise de ses coûts.

Cette décision met aussi en lumière deux visions du marché : celle d’un acteur qui mise sur la simplification et la rapidité d’évolution, face à d’autres contraints de jongler entre plusieurs générations de technologies. Une divergence stratégique qui pourrait, à terme, influencer les parts de marché.

Le refarming, cœur du nouveau dispositif

Derrière cette bascule, il y a une opération technique majeure : le refarming. Free réutilise les fréquences 900 MHz autrefois dédiées à la 3G pour renforcer la couverture 4G. Ce choix améliore la qualité de service, notamment à l’intérieur des bâtiments ou dans les zones rurales, où ces basses fréquences sont les plus efficaces.

Mieux encore, cette réaffectation libère des ressources dans la bande 700 MHz, que Free peut alors réallouer à la 5G. Un jeu d’équilibriste entre couverture et performance, pensé pour soutenir les nouveaux usages : streaming haute définition, visioconférences, applications professionnelles lourdes en données.

Une simplification technique et énergétique bienvenue

Réduire le nombre de technologies actives permet de rationaliser la gestion du réseau. Moins de générations à entretenir signifie moins de maintenance, moins d’énergie consommée, et une exploitation plus fluide des antennes. L’opérateur y voit un double bénéfice : écologique et économique.

À long terme, Free Mobile veut s’appuyer sur une infrastructure allégée, centrée sur la 4G et la 5G, tout en conservant l’itinérance comme filet de sécurité. Cette approche pragmatique lui permet de moderniser son réseau à grande vitesse, sans couper ses abonnés du service.

Vers la fin d’une époque mobile

L’extinction progressive de la 3G ne touche pas seulement Free : c’est tout un pan de l’histoire des télécoms français qui s’efface. Les derniers utilisateurs d’appareils anciens profiteront encore de l’itinérance jusqu’à la coupure totale prévue fin 2028, avant le grand saut vers un pays entièrement couvert en très haut débit mobile.

Ce basculement n’est pas qu’un symbole : il prépare le terrain à une nouvelle génération de connectivité, plus sobre, plus rapide, et mieux adaptée aux usages modernes. Une transition que Free Mobile aura, une fois de plus, su anticiper.