Bill Gates veut céder sa fortune pour lutter contre la pauvreté et les maladies

Bill Gates veut céder sa fortune pour lutter contre la pauvreté et les maladies

Le cofondateur de Microsoft compte redistribuer l’essentiel de sa richesse d’ici vingt ans.

C’est un virage assumé, et déjà bien engagé. Bill Gates a annoncé son intention de faire don de la quasi-totalité de sa fortune, estimée à près de 200 milliards de dollars, dans les deux prochaines décennies. Un geste colossal, à l’image de l’homme qui, depuis plus de vingt ans, utilise sa richesse pour tenter de résoudre les problèmes que les États ne parviennent pas toujours à régler.

La Fondation Bill & Melinda Gates, qu’il codirige encore avec son ex-épouse, devrait être le principal vecteur de cette redistribution massive. Une décision qui inscrit Gates dans la lignée des grands mécènes comme Andrew Carnegie, convaincu que « celui qui meurt riche meurt déshonoré ». Mais pour l’ancien patron de Microsoft, le temps presse.

Accélérer l’impact de son vivant

Depuis sa création en 2000, la fondation a déjà investi plus de 100 milliards de dollars dans des programmes de santé publique, d’éducation ou d’accès à l’eau potable. Mais Gates veut désormais accélérer la cadence, convaincu que l’urgence mondiale, sanitaires, climatiques, sociales, exige une action immédiate.

Plusieurs événements personnels ont catalysé cette décision : l’approche de ses 70 ans et le centenaire de son père, également cofondateur de la fondation. Des jalons symboliques qui l’ont poussé à réévaluer le calendrier de son engagement.

Miser sur la santé pour briser le cercle de la pauvreté

Une part importante des fonds devrait continuer à soutenir des initiatives de santé dans les pays les plus pauvres. La fondation a déjà contribué à faire reculer le paludisme, la poliomyélite ou certaines maladies négligées. Elle finance également la distribution de vaccins et de traitements antiviraux à grande échelle.

L’objectif affiché : réduire drastiquement les décès évitables, en particulier chez les enfants et les mères, et renforcer l’accès aux soins essentiels là où les systèmes de santé sont défaillants.

Une philanthropie fondée sur les alliances

Le succès de la Fondation Gates repose en grande partie sur sa capacité à créer des partenariats solides : ONG locales, gouvernements, entreprises pharmaceutiques, organismes multilatéraux… Cette stratégie de collaboration à grande échelle permet de mutualiser les ressources et d’éviter les doublons.

Chaque acteur joue un rôle distinct : les entreprises apportent leur expertise technologique, les États assurent l’infrastructure locale, et la fondation injecte les fonds nécessaires pour faire avancer des projets concrets.

Réinvestir les profits pour maximiser l’impact

En parallèle, Bill Gates soutient des entreprises innovantes, notamment dans le domaine de l’énergie propre. Ces investissements visent à concilier rentabilité et impact social, avec un objectif clair : réinjecter les bénéfices dans des projets philanthropiques. Une logique circulaire, où chaque dollar gagné peut potentiellement en sauver d’autres.

Ce modèle hybride, entre capitalisme responsable et mécénat ambitieux, bouscule les codes traditionnels de la philanthropie.

Un appel lancé aux grandes fortunes

Au-delà de ses propres dons, Gates espère inspirer d’autres milliardaires à suivre le même chemin. En montrant qu’il est possible et souhaitable de se départir de sa richesse pour faire bouger les lignes, il veut inscrire son action dans un mouvement plus large de redistribution volontaire.

Une ambition à la hauteur de sa fortune, mais surtout de sa vision : celle d’un monde où l’argent sert à réparer ce que l’économie a trop souvent cassé.